Arrière-petit-fils de viticultrice et fils de viticulteur, Ghislain Boutemy a pour ainsi dire toujours baigné dans le monde de la vigne et du vin. Aujourd’hui, il dirige l’exploitation familiale, le domaine du Château Haut-Lagrange, ouvert par son père Francis Boutemy au cœur de l’appellation Pessac-Léognan, dans le prestigieux vignoble bordelais.
Nous avons eu la chance d’en apprendre un peu plus sur son quotidien de vigneron à Bordeaux , une interview à découvrir sans plus attendre !
Bien connue des amateurs de vins de Bordeaux, l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) Pessac-Léognan, anciennement AOC Graves, est implantée sur l’un des plus anciens vignobles de la région, qui faisait déjà des émules au Moyen-Âge !
Le sol de la région viticole, fait de graves tantôt argilo-sablonneuses, tantôt caillouteuses, et le climat particulièrement doux et tempéré qui y règne, offrent à la vigne des conditions d’épanouissement idéales. On y produit des vins rouges fins et élégants, ainsi que des vins blancs secs, frais et bien équilibrés.
La production du Château Haut-Lagrange s’inscrit dans la longue tradition de son terroir, et bénéficie aujourd’hui du savoir-faire de Ghislain Boutemy, entre héritage familial et connaissances scientifiques, acquises lors de ses formations d’ingénieur agronome et d’œnologue.
Ghislain Boutemy est le gérant de l’exploitation depuis 2013, une place qu’il a prise à la suite de son père, Francis Boutemy, qui a lui-même fondé le domaine en 1989.
C’est tout naturellement que le fils a suivi les pas de son père et a repris la tête du domaine, non sans avoir pris le temps de se former en agronomie et en œnologie, et d’avoir multiplié les expériences dans les vignes de Bourgogne, de Saint-Emilion mais aussi de New-York ou encore de Nouvelle-Zélande.
Aujourd’hui, Ghislain Boutemy s’occupe bien sûr des vignes du domaine Haut-Lagrange mais aussi de la vinification, de la commercialisation des vins, des finances du domaine… En d’autres termes, il garde un œil attentif sur tout ce qui se passe au Château Haut-Lagrange, et c’est bien ce qui lui plaît :
« Je n’ai pas le temps de m’ennuyer ! Ces multiples activités me permettent de voir la viticulture sous tous ses aspects, et c’est aussi pour ça que j’apprécie de n’avoir « que » 8 hectares. »
Pour Ghislain Boutemy, la viticulture durable doit rendre possible la préservation, et donc la transmission du patrimoine viticole français aux futures générations : « La viticulture durable, c’est celle qui me permettrait de transmettre tout le patrimoine foncier, le terroir que j’ai actuellement, aux futures générations, de telle sorte qu’il soit d’aussi bonne, si ce n’est de meilleure qualité, que ce que j’ai.”
Cet attachement à la transmission des vignes et des chais, Terra Vitis en a justement fait l’un de ses engagements, pour une viticulture résiliente et des exploitations viticoles économiquement viables, qui pourront être transmises.
Et c’est d’ailleurs l’un des éléments qui a convaincu Ghislain Boutemy à propos de Terra Vitis, le fait qu’il s’agisse d’une approche globale, dont le cahier des charges englobe « […] la partie viticulture, œnologique, environnementale et sociétale du domaine », comme il le rappelle.
Ghislain Boutemy a aussi trouvé dans la certification Terra Vitis une motivation à se remettre toujours en question, à repenser chaque action, à réfléchir chaque décision, en fonction de ses conséquences immédiates et sur le long terme pour la vigne, l’exploitation et, bien sûr, l’environnement.
Par exemple, depuis quelques années, les produits anti-botrytis (un champignon de la vigne) sont bannis au Château Haut-Lagrange, car Ghislain Boutemy, en effectuant des analyses régulières sur ses vins, s’est aperçu que la matière active contenue dans ces produits était celle qu’il retrouvait le plus dans ses bouteilles (cependant toujours en quantité inférieure à ce qui est autorisé). Il a donc voulu voir ce qui se passerait s’il arrêtait complètement d’utiliser ce produit : « Un jour j’ai simplement dit « J’arrête », et on n’a jamais eu de problème jusqu’à maintenant. On n’est pas plus embêtés par la pourriture qu’avant. »
A la vigne, au chai et même pour ce qui concerne la commercialisation des vins du domaine, les bonnes pratiques inspirées du cahier des charges Terra Vitis sont nombreuses au Château Haut-Lagrange, en voici quelques-unes :
L’utilisation de couverts végétaux : qu’il s’agisse de semis ou d’enherbement naturel, Ghislain Boutemy privilégie les couverts végétaux pour amener plus de biodiversité et essayer de favoriser l’aération des sols.
L’installation d’un détecteur de CO2 à proximité des cuves pour contrôler le taux de gaz carbonique au moment de la fermentation : pour assurer des conditions de travail sécurisées à ses collaborateurs, ainsi qu’à lui-même !
La formation SST (Sauveteur Secouriste du Travail) : plusieurs employés du domaine ont été formés aux gestes de premiers secours.
L’emploi de méthodes prophylactiques pour lutter contre les maladies de la vigne : c’est notamment grâce à des méthodes mécaniques comme l’effeuillage ou la coupe de tas de grappes, autrement dit le traitement des zones humides, que les vignes de Haut-Lagrange ne souffrent pas de pourriture (causée entre autres par le Botrytis).
Les projets pour l’avenir du Château Haut-Lagrange ont beau être nombreux, ils s’inscrivent tous dans la démarche entamée depuis déjà plusieurs années par Ghislain Boutemy et ses collaborateurs : « Avoir une démarche globale qui permet d’avoir un environnement sain, dans lequel tous les éléments sont en accord les uns avec les autres. »
Dans un futur plus ou moins proche, Ghislain Boutemy souhaite notamment continuer à limiter les intrants au maximum, développer l’agroforesterie, installer des nichoirs à chauve-souris… Le tout pour créer un écosystème où faune et flore pourront s’épanouir pleinement.
Le Château Haut-Lagrange est ouvert au public et propose différentes activités, de la classique visite découverte à l’escape game (lien article oenotourisme bordeaux), en passant par la dégustation gourmande ou encore l’atelier d’assemblage.
Proposer des activités d’œnotourisme qualitatives et dans l’air du temps répond à deux objectifs distincts pour Ghislain Boutemy. Le premier est d’amener les gens à la rencontre du métier de vigneron et tout ce qu’il implique : « Montrer notre savoir-faire, favoriser le circuit-court, montrer aux gens le travail de l’année, car tout le monde ne s’imagine pas tout le travail que contient une bouteille de vin.»
Le second est de faire venir du monde au château pour favoriser la vente directe et ainsi le circuit court, qui représente actuellement environ 40 % des ventes réalisées. Ghislain Boutemy et ses collaborateurs souhaitent faire monter ce chiffre à 60 %, de manière à pouvoir réduire certains marchés, notamment l’export, dont le bilan carbone est très élevé, ou encore ceux qui sont moins rémunérateurs pour le domaine, comme le négoce et la Place de Bordeaux.
Et pour Ghislain Boutemy, une bonne façon d’y arriver est de donner envie aux gens, touristes comme habitants de la région, de venir régulièrement au domaine : « Il faut que les gens, parce qu’on nous reconnaît pour la qualité de nos vins et de notre accueil, souhaitent venir au domaine toute l’année. Il faut qu’ils viennent et reviennent, et aient envie d’avoir des bouteilles Haut-Lagrange dans leurs caves. »
Le domaine de Haut-Lagrange est aussi un partenaire de Covigneron, acteur bien connu de l’œnotourisme, qui propose de parrainer des pieds de vigne et de pouvoir, en échange, participer à des ateliers au domaine et recevoir une bouteille personnalisée.
Le Château Haut-Lagrange produit 3 vins différents, que Ghislain Boutemy a bien voulu nous décrire :
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.
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