Né sur le domaine qu’il dirige aujourd’hui, au cœur de la Champagne, Richard Royer a su très jeune qu’il voulait lui aussi vivre de la vigne. Mais, à contre-courant de la tradition champenoise, il a décidé d’intégrer le processus de vinification aux travaux du domaine, là où, dans la plupart des cas, les viticulteurs de Champagne revendent leur production aux grandes maisons qui se chargent de la vinification.
Entre innovation et transmission d’un savoir-faire traditionnel, la vie professionnelle de Richard Royer est bien remplie, et il a accepté de nous en faire découvrir une partie.
Au pays du fameux champagne que tout le monde nous envie, on produit plusieurs types de champagne. La majorité sont des vins effervescents d’assemblage et, plus rarement, des monocépages : ce sont les champagnes Blanc de Blancs et Blanc de Noirs.
Le premier, le Blanc de Blancs, est élaboré uniquement avec du chardonnay, un cépage utilisé pour la production de vins blancs (tranquilles ou effervescents), réputé en Champagne pour sa grande finesse.
Le second, le Blanc de Noirs, s’obtient en vinifiant des raisins noirs, du pinot noir le plus souvent, et donne un champagne aux arômes plus puissants.
L’un comme l’autre peuvent être doux, demi-secs, secs, bruts ou extra-bruts, en fonction de la quantité de sucre qu’ils contiennent. Au domaine Richard Royer, vous retrouverez aussi bien des Blancs de Blancs que des Blancs de Noirs, et la majorité de ses champagnes sont des champagnes bruts à extra-bruts.
Porté très jeune par l’envie de poursuivre la tradition familiale en reprenant à son tour le domaine (“le projet de reprendre s’est affirmé vers l’âge de 15 ans” nous a-t-il confié), Richard Royer s’est naturellement dirigé vers des études d’ingénierie agro-alimentaire et d’œnologie, qu’il a complété par plusieurs stages, en France et à l’étranger. Ces expériences théoriques et pratiques l’ont convaincu que son projet de vie professionnelle était le bon et que le domaine familial, où il incarne la sixième génération de vignerons, était le lieu idéal pour le concrétiser.
Aujourd’hui, il dirige l’exploitation avec sa compagne, qui se charge principalement de la gestion administrative, et deux salariés permanents. En fonction des besoins et du millésime, cette équipe est complétée par un ou plusieurs saisonniers.
Depuis qu’il a repris les rênes du domaine, Richard Royer s’est attelé à rendre possible l’un de ses rêves de jeunesse : vinifier sur place une part importante des raisins produits, “aller jusqu’au bout du travail” comme il l’explique, afin de créer un champagne qui ressemble vraiment à son terroir, et rien qu’à son terroir. En effet, si ses parents avaient déjà entamé cette transformation, c’est bien lui qui a sensiblement augmenté la capacité de production de champagne du domaine, réduisant d’autant la quantité de raisins vendus en coopérative et aux grandes maisons de champagne.
Au-delà de lui permettre d’exercer pleinement ses compétences d’œnologue, en plus de celles de vigneron, ce modèle économique lui a aussi permis de découvrir d’autres aspects de la filière vinicole et d’autres métiers : de viticulteur à commercial en passant par mécanicien et œnologue, les journées de Richard Royer sont bien remplies !
Pour Richard Royer, qui a toujours considéré que la préservation de l’environnement faisait aussi partie de son métier, la viticulture durable “c’est pouvoir faire nos raisins, notre vin, en étant le plus neutre possible vis-à-vis de l’environnement et des citoyens.” Il s’est donc immédiatement reconnu dans la certification Terra Vitis et son approche globale, qui s’applique de la vigne jusqu’au verre, et c’est bien ce qui l’a convaincu au moment où il cherchait à valoriser le travail réalisé sur son domaine auprès des consommateurs : “La philosophie était complètement la mienne. J’étais déjà assez avancé dans les démarches environnementales et cherchais à valoriser ce travail grâce à une certification ou un label. À tous points de vue, Terra Vitis cochait toutes les cases.”
Le domaine Richard Royer était d’ailleurs si bien avancé dans la direction de la viticulture durable que les premières années, les principaux changements qui ont eu lieu en lien avec la certification Terra Vitis se sont plutôt produits du côté administratif :
Puisque nous étions déjà engagés dans cette démarche, les changements lors de la certification et de l’adhésion ont plutôt eu trait à la gestion administrative du domaine, le fait d’être certifié nous pousse à être très rigoureux sur ces éléments, notamment pour la traçabilité.”
Depuis bientôt 15 ans que le domaine est certifié, Richard Royer et son équipe ont pu tester, adopter et parfois adapter différentes pratiques en lien avec la démarche Terra Vitis, pour la préservation de la biodiversité notamment, mais pas que :
Une attention constante aux conditions de travail des salariés : horaires de travail adaptés en fonction de la météo, organisation des tâches pensée pour limiter la pénibilité physique des travaux, aménagement des tâches pour favoriser le maintien dans l’emploi après un accident ou une blessure, sensibilisation aux pratiques de prévention (notamment contre le mélanome, qui reste le cancer le plus fréquent chez les vignerons)… Richard Royer n’hésite pas à faire des changements dans l’organisation du travail dès lors que cela est pertinent.
Une bonne gestion des ressources et des déchets : sur le domaine Richard Royer, tous les bâtiments sont équipés de panneaux photovoltaïques. L’ensemble de la chaîne de production est par ailleurs pensée pour limiter au maximum les déchets et opter à chaque fois que cela est possible pour des solutions recyclables, notamment pour ce qui concerne le conditionnement du vin.
Un travail global pour préserver et stimuler la fertilité des sols : amendement (c’est-à-dire un fertilisant) 100 % organique, travail minimum du sol pour le réoxygéner aux périodes clés, enherbement, couvert végétal… Avoir des sols vivants est essentiel pour produire des raisins sains et pour longtemps !
Si vous passez par la Champagne, vous trouverez plusieurs domaines certifiés Terra Vitis ouverts au public sur notre guide de l’œnotourisme durable. Vous pourrez ainsi découvrir les secrets de fabrication des bulles (durables bien sûr !) et en apprendre un peu plus sur les richesses naturelles et culturelles de la région
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.
Une bouteille de la cuvée Originel, le Blanc de Noirs extra-brut du domaine, avec un apéritif dînatoire, en particulier avec de la charcuterie ou encore des huîtres.
Domaine Richard Royer
14 Grande rue 10110 Balnot-sur-Laignes
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.
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