Adhérent Terra Vitis Alsace de la première heure, Sébastien Huber est à la tête, avec son cousin Franck Bléger, d’un domaine familial de 38 hectares au cœur du vignoble alsacien, le domaine Huber & Bléger. Il s’occupe de la vigne, de la plantation jusqu’aux vendanges, avant de passer le relais à son associé, qui se charge quant à lui de la vinification, de la mise en bouteille et de la commercialisation.
Sébastien Huber est également le président de l’antenne régionale Terra Vitis Alsace, ce qui en fait l’un des interlocuteurs privilégiés des adhérents et postulants dans la région.
Découvrez le portrait d’un vigneron alsacien engagé depuis près de 20 ans pour une viticulture durable, et amoureux depuis toujours de la vigne !
Principalement connu pour ses vins blancs et ses crémants, le vignoble alsacien produit aussi de très bons vins rouges, qui gagnent à être connus !
Issus du cépage Pinot noir, un cépage ancien que l’on retrouve également en Bourgogne, les rouges d’Alsace séduisaient déjà les palais au Moyen-Âge, avant de se réduire finalement à peau de chagrin à l’aube du XXIe siècle, lorsque seulement 2 % du vignoble d’Alsace étaient planté de Pinot noir.
Depuis quelques années cependant, le rouge d’Alsace connaît un regain d’intérêt, et les viticulteurs de la région n’y sont pas pour rien. À l’image de Sébastien Huber et Franck Bléger, de nombreux vignerons d’Alsace ont travaillé à rendre au Pinot noir toute sa grâce et sa complexité, en produisant des vins charpentés, aux beaux tanins, qui parviennent cependant à rester fruités, à l’instar des autres vins d’Alsace.
Aujourd’hui, au domaine Huber & Bléger, on produit une quantité importante de vin rouge par rapport à la moyenne régionale. L’exploitation a en effet la chance de posséder une partie de ses parcelles sur le territoire de la commune Saint-Hippolyte, lui permettant d’élaborer l’un des rares vins rouges d’Alsace en AOC communale (AOC Saint-Hippolyte). En complément de ce vin d’appellation, plusieurs autres vins rouges et un rosé sont issus du Pinot noir du domaine Huber & Bléger, ainsi que leurs Crémant rosé et Crémant blanc de noirs.
Fils de viticulteur, Sébastien Huber ne s’est jamais demandé ce qu’il ferait plus tard ; pour lui, la viticulture était une évidence. C’est donc tout naturellement qu’après un bac général il s’est orienté vers des études vitivinicoles pour pouvoir reprendre le domaine familial.
Aujourd’hui, c’est lui qui prend en charge le travail de la vigne, selon une philosophie très claire : “L’objectif, c’est d’avoir le moins de travail à faire en cave que possible, en faisant en sorte d’obtenir les meilleurs raisins possibles. Car il n’y a pas de secret, on n’obtient jamais de vins d’exception avec des raisins moyens !”
Bien que Sébastien Huber passe la majorité de son temps à la vigne, il rejoint de temps à autres son cousin, Franck Bléger, à la cave, où deux palais expérimentés valent mieux qu’un quand il s’agit d’élaborer les vins du domaine.
Pour Sébastien Huber, la viticulture durable est d’abord une question d’équilibre à trouver entre tradition et modernité : “Allier la tradition, avec un regard sur tout ce qui s’est fait dans le temps, à la modernité. C’est-à-dire ne pas renier les progrès modernes, qui ont permis de stabiliser les pratiques, d’éviter de grosses pertes de récoltes.”
Ou, comme il le résume encore :
“Si 9 fois sur 10 ça passe avec le remède de grand-mère, continuons comme ça mais si une fois on est beaucoup plus malade, il ne faut pas se fermer à la modernité et à ses solutions.”
Parvenir à faire la part des choses, ne jamais intervenir sans réfléchir, n’être intensif ni dans un sens ni dans l’autre, voilà autant d’éléments qui définissent, pour notre adhérent, la viticulture durable. C’est d’ailleurs cette approche équilibrée et globale qui l’a amené vers l’agriculture raisonnée d’abord, puis vers la démarche Terra Vitis ensuite.
Par ailleurs, il était important pour le domaine de valoriser ses bonnes pratiques environnementales et sociétales par une certification, véritable garantie pour les clients, d’où la volonté d’adhérer à la charte Typhlo puis à Terra Vitis dès que cela fut possible en Alsace : “Le fait d’avoir une charte de production et un organisme de contrôle indépendant valorise la démarche et offre une garantie aux clients, qui sont contents de trouver une certification globale, qui sanctionne l’ensemble des pratiques du domaine, et pas uniquement à la vigne.”
En deux décennies, les familles Huber et Bléger ont eu l’occasion de tester et approuver de nombreuses “bonnes pratiques” de la viticulture durable. Voici quelques exemples donnés par Sébastien Huber :
Favoriser la vie dans les sols et autour des vignes grâce à l’abandon de nombreux insecticides, nocifs pour les auxiliaires de la vigne. Depuis que les auxiliaires peuvent se développer librement, les vignes du domaine Huber & Bléger n’ont plus de problèmes d’acariens !
Remettre des haies et favoriser l’enherbement pour préserver et stimuler la biodiversité partout sur le domaine, et pas uniquement au pied des vignes.
Réduire la consommation en matières premières du domaine, notamment en choisissant des bouteilles éco-responsables, plus légères et made in
Créer un cadre de confiance et de bienveillance pour leur équipe, en veillant à ce que chacun et chacune se sente valorisé(e) dans son quotidien, ce qui favorise l’engagement pour un effort commun.
Actuellement, Sébastien Huber et Franck Bléger ont comme principale ambition de “garder le cap”, en maintenant les pratiques vertueuses déjà en place ou en allant plus loin pour quelques-unes, par exemple continuer à travailler de plus en plus avec des produits de biocontrôle plutôt qu’avec des produits conventionnels.
Ils ont aussi l’intention d’agrandir la cave de l’exploitation et d’en faire un bâtiment éco-responsable, grâce à l’utilisation de matériaux écologiques et à l’installation de panneaux solaires et d’un système de récupération des eaux de pluie.
Mais, pour Sébastien Huber, le véritable défi qui les attend est de parvenir à s’adapter au changement climatique bien sûr, mais également aux futures obligations et interdictions qui en découleront indirectement. Pour illustrer ses propos, il prend l’exemple du désherbage mécanique, qui est, pour l’instant, la seule alternative aux désherbants chimiques, mais qui non seulement n’est pas adapté à tous les terrains mais qui, de surcroît, fait augmenter les émissions de CO2 du domaine puisqu’il nécessite de multiplier les passages de tracteur : “en passant du désherbage chimique au désherbage mécanique, j’ai au moins multiplié par 2 ma consommation de carburant.”
Sébastien Huber anticipe donc des changements importants dans les manières de faire, tout en espérant que les innovations techniques suivront !
Le caveau du domaine Huber & Bléger est ouvert aux visiteurs pour déguster et acheter les vins de la propriété. Il est également possible de le visiter sur rendez-vous.
Au cours de l’année, plusieurs activités d’œnotourisme sont organisées, pour certaines en lien avec l’Office de Tourisme. Il y a par exemple le pique-nique du vigneron ou bien des portes ouvertes une fois par an.
Un Gewurztraminer fruité mais pas trop rond avec un Munster, pour un accord met et vin 100 % local et très original.
Un Riesling de quelques années, qui aura gagné une belle minéralité, avec un fromage à pâte cuite comme un Comté 24 mois, ou alors avec un chèvre bien fait.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.
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