Propriété familiale implantée au cœur du Médoc, dans le vignoble bordelais, le Château Prieuré de Beyzac est issu du morcellement du cru historique Château de Beyzac, à la fin des années 90.
Nadine et Éric Charlassier ont créé ensemble ce domaine, où les a récemment rejoint Mathieu Eyheramouno, leur beau-fils. Aujourd’hui, ils gèrent ensemble le château et ses 13,5 hectares de vigne, dont est issu un vin AOC Haut-Médoc Cru Bourgeois, principale production du domaine.
Nous vous proposons de découvrir, au travers de leur interview, le quotidien d’Éric Charlassier et Mathieu Eyheramouno.
Complémentaires aux Grands Crus Classés des vins du Médoc de 1855, les Crus Bourgeois gagnent à être mieux connus. Cette distinction, réservée aux vins du Médoc, a été créée dès 1932 pour récompenser les vins de qualité issus de beaux terroirs médocains.
Le Château de Beyzac, ancêtre du Château Prieuré de Beyzac, a obtenu la distinction Cru Bourgeois dès sa création en 1932, ce qui en fait un Cru Bourgeois historique.
Si, pour Éric, fils d’agriculteurs et vignerons dans le Blayais, la viticulture a toujours été une évidence ou presque, pour Mathieu, c’est une toute autre histoire.
Enfant du Béarn, il s’est découvert une passion pour le vin à l’âge de 18 ans, et a orienté ses études et expériences professionnelles en ce sens. Diplômé d’école de commerce, il a travaillé dans le négoce de vins et spiritueux pendant plusieurs années, avant que le Covid ne nous contraigne au confinement.
Mathieu Eyheramouno a passé cette période au Château Prieuré de Beyzac, le domaine de sa belle famille. C’est donc à la faveur du confinement que Mathieu a pu découvrir le vin autrement, du côté de celles et ceux qui le font, et que l’envie de changer de métier est née.
Soutenu par Nadine et Éric Charlassier dans ce projet, Mathieu Eyheramouno a repris des études et obtenu son master spécialisé en gestion de domaine viticole à Bordeaux Sciences Agro en 2023. Ayant opté pour l’alternance, il apprend en parallèle aux côtés d’Éric toute la technique pour prendre soin de la vigne et à vinifier.
Aujourd’hui, les tâches sont réparties au domaine entre les 3 membres de l’équipe (et de la famille !) en fonction de leurs compétences respectives, parfaitement complémentaires. Éric s’occupe de la partie technique, à la vigne et au chai, avec l’aide de Mathieu, qui s’occupe par ailleurs de la commercialisation des vins, tandis que Nadine est chargée de toute la gestion administrative.
Outre leur passion commune pour le vin et la viticulture, Mathieu Eyheramouno et Éric Charlassier se retrouvent également autour de leur désir de rendre le vin plus accessible, dans tous les sens du terme.
Ils souhaitent en effet “décomplexer l’approche du vin” grâce à un travail de “partage plutôt que de pédagogie, sans prétention”, qui permette à chacun de prendre du plaisir à découvrir les vins de Bordeaux.
Il s’agit là de l’une des principales volontés de Mathieu, chargé de la commercialisation des vins du domaine :
« Traduire l’apparente complexité du vin à des gens qui ne sont pas du sérail, comme moi je l’ai été. Leur dire que le vin ce n’est pas si complexe que ça, et leur montrer tout le plaisir que l’on peut prendre en dégustant différents vins, de différents terroirs sur différents millésimes. »
Il apporte ainsi un point de vue d’ancien néophyte, plutôt novateur dans le monde des viticulteurs : un excellent remède au “syndrome de l’expert” qui crée parfois une barrière entre vignerons et consommateurs néophytes. C’est d’ailleurs une approche qu’Éric Charlassier et lui essaient d’adopter dans la vinification : “Essayer de produire les vins qui apporteront le plus de plaisir au consommateur final, on n’est pas là que pour faire plaisir aux experts. Transmettre des vins qui soient accessibles à tous, tant en termes de prix que de palais.”
Éric Charlassier et Mathieu Eyheramouno cherchent à créer du lien en décomplexant l’œnologie et en proposant des cuvées plus abordables, mais pas moins agréables à déguster !
Cette volonté est à l’origine de deux nouvelles cuvées qui verront le jour en 2024 :
Au quotidien, Éric et Mathieu ont mis en place de nombreuses bonnes pratiques, par exemple :
L’enherbement des sols depuis leur installation et, depuis 3 ans, laisser de l’herbe jusque sous le rang. De fait, ils ne travaillent plus les sols de la propriété.
La plantation de haies d’essences locales autour de la propriété.
Le non-entretien spécifique des tournières pour laisser la végétation s’épanouir et réduire les dépenses énergétiques liées à ce travail.
Une parcelle plantée de luzerne afin de favoriser la biodiversité et maximiser la couverture des sols.
La construction d’une extension de chai éco-responsable, avec des matériaux locaux et écologiques comme de la paille et du bois pour stocker les bouteilles.
Éric Charlassier fait partie des adhérents historiques de Terra Vitis Bordeaux (créée en 2002). Le domaine dans lequel il était salarié (en parallèle de la création du Château Prieuré de Beyzac) a en effet été l’un des premiers à obtenir la certification dans la région. Une certification qui venait en réalité reconnaître des pratiques adoptées par Éric bien avant de connaître Terra Vitis :
“J’avais l’impression de faire beaucoup de choses pour préserver l’environnement déjà dans les années 2000, et je cherchais comment valoriser toutes ces pratiques qui me paraissaient intéressantes.”
Quand on lui demande pourquoi il s’est orienté vers Terra Vitis et pas un autre label, Éric Charlassier évoque en premier lieu la globalité de la démarche, qu’il juge très complète, ainsi que la “liberté de choisir les bonnes solutions, au bon moment, car Terra Vitis est la démarche du bon sens paysan.”
Une vingtaine d’années plus tard, son attachement aux valeurs défendues par Terra Vitis n’a pas faibli, au contraire : “Ça colle à ma façon de travailler et de voir la viticulture !”
Il ajoute qu’actuellement “l’agriculture est dans une période de transition et on a un gros challenge à relever. Je suis convaincu que Terra Vitis a un rôle à jouer là-dedans, car c’est une démarche qui permet de prendre en compte aussi bien la qualité des sols que l’aspect sociétal de notre travail.”
Mathieu Eyheramouno, qui a rejoint en 2021 un domaine déjà certifié Terra Vitis, abonde en son sens : “Être confronté aux réalités du terrain m’a permis de prendre conscience de l’importance d’avoir une démarche globale, cohérente et fondée sur les savoir-faire de femmes et d’hommes de terrain.”
Les deux vignerons se rejoignent aussi sur leur vision de la viticulture durable , point d’équilibre entre enjeux environnementaux et sociaux :
“La prise de conscience dans un premier temps qu’il est nécessaire de préserver notre outil de travail, la nature, et ensuite suivre les évolutions de la société, et donc les attentes des consommateurs” – Éric Charlassier
“Outre la pérennité du terroir, évidemment, la viticulture durable serait aussi un cercle vertueux entre vigne, vigneron et consommateurs. C’est-à-dire travailler pour satisfaire les besoins et envies de nos clients et qu’ils nous le rendent bien, pour que l’on puisse continuer à vivre de notre métier.” – Mathieu Eyheramouno
Le Château est ouvert pour des visites du domaine et des dégustations uniquement sur rendez-vous.
Éric Charlassier recommande de venir découvrir la magie de la nature au début du printemps, lorsque la vigne se réveille et que l’effervescence reprend. Mathieu Eyheramouno conseille quant à lui de venir juste après les vendanges pour s’émerveiller devant “les couleurs du temps à la fin de l’automne” et goûter les jus dans les cuves.
Nous, on vous invite à suivre ces deux conseils pour comparer vos impressions (et à tout nous raconter sur Instagram avec le #terravitis !)
Vous pourrez enfin retrouver Mathieu et Éric lors d’évènements autour du vin comme Bordeaux Fête le Vin ou encore la Tournée des Vins de Bordeaux.
Un magret de canard mariné au marc de soja avec le Cru Bourgeois millésime 2018, un plat créé par Junichi Yamano, chef du Pavillon Yuasa à Bordeaux.
https://www.youtube.com/watch?v=FyzCi2GNxMc (vidéo de la recette + chateau)
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