Implanté sur le terroir de l’appellation Cadillac Côtes de Bordeaux, le Château du Payre est l’un des très rares domaines à se transmettre de mère en fille depuis sa fondation.
Valérie Labrousse, qui dirige actuellement le domaine et incarne la cinquième génération de vigneronnes du château, cultive avec son équipe une belle variété de cépages et produit des vins aux profils variés, traditionnels ou plus innovants, mais toujours avec un même engagement pour une viticulture durable.
Entre vignes, chai et commercialisation, Valérie Labrousse a un quotidien bien rythmé, que nous vous proposons de découvrir dans ce portrait.
Qui dit Bordelais dit merlot et cabernet, mais très rarement marselan et arinarnoa ! Pourtant, ces deux cépages de raisins noirs se retrouvent aussi sur le vignoble bordelais, et notamment au Château du Payre, où Valérie Labrousse les vinifie sous l’appellation Vin de France, qui lui laisse une grande liberté.
Si elle a choisi de cultiver ces cépages, pour l’instant en petite quantité, c’est principalement pour leurs atouts face au réchauffement climatique. En effet, marselan et arinarnoa sont deux cépages hybrides, c’est-à-dire créés en laboratoire à partir de deux cépages différents, qui semblent mieux adaptés aux bouleversements climatiques actuels et à venir.
Le marselan, croisement de cabernet-sauvignon et grenache, est dit plus résistant à la sécheresse et aux parasites. À la vinification, il offre un vin rouge charnu, aux arômes épicés et fruités.
L’arinarnoa est quant à lui un hybride de cabernet-sauvignon et tannat à la maturation tardive. On le considère de fait comme un cépage pour lequel le réchauffement climatique sera bénéfique puisqu’il devrait lui permettre d’exprimer son plein potentiel. Il produit des vins rouges plus légers que le marselan, aux notes épicées ou herbacées, qui vieillissent très bien.
Au Château du Payre, Valérie Labrousse produit depuis peu une cuvée en assemblage avec ces deux cépages, avec un profil aromatique original pour la région. Alliant moindre degré d’alcool et goût intensément fruité, ce vin se veut gourmand et léger, juste dans l’air du temps.
Si elle s’inscrit dans une longue lignée de femmes vigneronnes, Valérie Labrousse n’a pas toujours su qu’elle reprendrait, elle aussi, la tête du domaine familial. Au contraire, ce n’est qu’assez tardivement, après ses études et plusieurs expériences professionnelles, qu’elle a fait le choix de revenir sur les terres du bordelais.
Au départ, Valérie Labrousse se destinait plutôt à la commercialisation du vin qu’à sa production. C’est en tout cas ce domaine qu’elle a étudié, qui l’a d’abord passionnée et dans lequel elle a fait ses premiers pas professionnels : “Après ma première formation, je ne me sentais pas prête à aller travailler, je cherchais donc une école et j’ai vu par hasard une affiche pour un IUT techniques de commercialisation vin et spiritueux et là, j’ai eu le déclic.”
À l’issue de cette seconde formation, pourtant couronnée de succès, Valérie Labrousse a eu beaucoup de mal à trouver un emploi dans le monde du vin. Elle a finalement été recrutée par une maison bordelaise de vins et spiritueux pour gérer la grande distribution, avant de donner sa démission pour retourner sur le domaine familial. Elle avait 27 ans à ce moment-là, 58 aujourd’hui. Depuis, elle a pu (et dû !) se faire la main sur tous les métiers que comprend la viticulture : “J’ai été obligée d’aller sur tous les postes pour comprendre chaque étape, à la vigne comme au chai.”
Après 30 ans d’expérience, Valérie Labrousse n’a rien perdu de l’envie d’apprendre qui l’animait, et a désormais une vision globale de tout ce qu’il faut pour produire un vin à la hauteur de ses attentes. Aujourd’hui, entourée d’une petite équipe de confiance, elle se consacre presque entièrement à la commercialisation et au développement du domaine. L’œnotourisme fait également partie de ses domaines de prédilection, et ce depuis longtemps. Le domaine a en effet été parmi les premiers de la région à mettre au point une offre structurée, alliant visites originales, dégustations et chambres d’hôtes. Cet engagement lui a d’ailleurs valu de gagner 4 prix Best of Wine Tourism, décernés par la Chambre de Commerce.
La question du respect de l’environnement et les interrogations concernant sa sécurité et celle de ses salariés se sont imposées très tôt à Valérie Labrousse. Comme elle l’explique, “même si l’on n’en avait pas vraiment encore conscience, je me disais que ce n’était pas forcément bon d’être tout le temps sur des réponses chimiques. Je voulais réduire le recours à ce type de produits, et surtout avoir conscience de ce que je faisais, et des conséquences.”
C’est donc assez naturellement qu’elle s’est tournée vers Terra Vitis, dont le cahier des charges est, pour elle, “le plus intéressant de France. C’est celui qui accompagne le mieux dans la réflexion les vignerons, celui qui permet d’avoir une projection sur du moyen et du long-terme, et pas uniquement des objectifs à court-terme.”
De plus, Valérie Labrousse souligne l’importance qu’ont eu l’accompagnement et le soutien de Terra Vitis pour son domaine et pour elle-même : “Je voulais travailler autrement, m’interroger, apprendre… Terra Vitis nous accompagne pour de nombreuses démarches, ce qui est un vrai soulagement.”
Ce cadre exigeant et ce soutien permanent lui permettent aujourd’hui d’incarner sa vision d’une viticulture durable : “pouvoir transmettre des sols les plus propres possibles, pour que ce métier puisse continuer à exister.”
En presque 20 ans de certification, l’équipe du Château du Payre a fait évoluer nombre de ses pratiques, voici quelques exemples qui illustrent parfaitement la philosophie Terra Vitis :
L’agrandissement du chai pour pouvoir récupérer les eaux de pluie : Valérie Labrousse a mis en place un double réseau d’eau sur le domaine familial. L’un, alimenté par l’eau de pluie, sert au lavage des sols, le nettoyage du tracteur et le traitement des vignes. L’autre, avec de l’eau potable, sert pour tous les autres usages, où il est nécessaire d’utiliser une eau propre à la consommation. Depuis que ces aménagements ont été faits, le domaine a réduit de 30 % sa consommation d’eau de ville et a, par la même occasion, réalisé d’importantes économies.
Une réflexion globale menée sur la gestion des déchets : le Château du Payre a commencé à travailler avec des sociétés spécialisées dans le recyclage et le lavage de bouteilles, le recyclage d’huile de vidange, le recyclage des glassines (papiers sur lesquels sont collées les étiquettes des bouteilles), etc.
Le choix de partenaires locaux à chaque fois que cela est possible : Valérie Labrousse travaille préférentiellement avec des entreprises de proximité, aussi bien pour l’achat de machines que de bouchons !
Valérie Labrousse entend continuer à travailler sur des cépages rares, avec lesquels elle produit actuellement des vins en appellation Vin de France. Pour elle, c’est clair, ce sont des vins d’avenir : moins forts en alcool, gourmands, fruités… Exactement ce que semblent attendre les amateurs de vin.
Les cavistes qui ont déjà pu déguster ces nouveaux vins se sont montrés très enthousiastes, Valérie Labrousse attend donc avec impatience les premiers retours de consommateurs, qui ne devraient plus trop tarder.
Véritable pionnier dans la région, le Château du Payre propose une offre œnotouristique conséquente, allant de la classique visite commentée suivie d’une dégustation à l’accueil d’événements culturels (des spectacles par exemple), sans oublier les chambres d’hôtes chères au cœur de Valérie Labrousse.
Vous hésitez sur la date de votre visite ? Notre adhérente vous recommande de venir au printemps pour assister au réveil des vignes et de la nature, ou bien pendant les vendanges, pour en apprendre un peu plus sur cette période charnière en viticulture.
N’hésitez pas à consulter le détail des activités proposées par le domaine et à compléter votre aventure œnotouristique dans le bordelais avec notre guide de l’œnotourisme durable !
Un vin liquoreux du château, par exemple L’Essentiel ou le Domaine du Vic, avec un fromage bleu ou, pour les plus audacieux, des toasts de pain frais avec des filets de sardines en boîte – un véritable délice pour Valérie Labrousse !
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.
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